Ouzbek Attitude!

Publié le par parisvladiv

Notre départ de Samarcande annonce déjà la fin de notre traversée de l'Ouzbékistan une semaine plus tard. Pas le choix. Notre visa expire le 14 mai et c'est aussi le premier jour de notre visa kazakh.

 

La jovialité ouzbek va sûrement me manquer. Les bonjours, leurs sourires, leurs questions... Ici on ne se sent pas anonyme, on vous dit bonjour comme si vous étiez un ami de longue date en vous serrant longuement la main et en vous entraînant aussitôt à boire un verre de thé. Seule sur la route, je me sens coureur cycliste en tête de peloton quand des gamins courent vers moi en riant, en faisant de grands gestes. Ils jubilent quand je frappe dans leurs paumes ouvertes. Des sifflements pour attirer mon attention. Les adolescents interrompent leur parties de foot et tendent les bras en l'air en criant des « Houras ». Et je deviens Zidane venant de marquer un but! Les plus vieux, eux, se lèvent en applaudissant. Jeu, set et match d'une joueuse de Roland Garros...


 ouzbekistan-apres boukara, à nastarinbony (4)ouzbekistan-boukara-chez rahima (1)

 

Et toujours sur mon chemin les questions: « D'où viens-tu ?», « Où vas-tu? », « Tu es mariée? », « Tu as des enfants? », « Quel âge as-tu? »... j'ai bien pensé me donner 10 ans de moins car ils ne me croient jamais quand je leur dit que j'ai 34 ans. J'ai même dû montrer mon passeport pour leur prouver. En riant je leur dit que le vélo ça conserve ;-)! Inévitablement après ils me demandent pourquoi je n'ai pas d'enfants. Bah oui, on est une vieille fille là bas si on n'est pas encore marié à mon âge avec une tripotée d'enfants!!!


                                            ouzbekistan-rencontre

 

Les gendarmes ne sont pas en reste. Ils abusent même de leur pouvoir en m'obligeant à m'arrêter sur le bord de la route. Ils me posent les mêmes questions bien sûr. Les rares fois où ils ouvrent mon passeport c'est juste pour regarder comment je m'appelle et vérifier mon âge, mon visa et mes certificats d'enregistrement ils s'en fichent complètement. Ensuite invariablement ils me demandent d'enlever mes lunettes de soleil puis me laissent repartir tranquillement.

                                           ouzbekistan-samarcande-dans le bus

Nous avons été hébergés de nombreuses fois dans des familles en Ouzbékistan. C'est toujours un moment agréable. Ils sont à l'affut de nos moindres gestes car leur souhait le plus cher est que l'on se sentent bien chez eux. Un piala vide, aussitôt ils le remplissent de thé. Un baillement, ils te proposent d'aller te reposer. Même s'ils ont du mal à joindre les deux bouts, ils t'offrent tout. Par exemple, ma copine Khafiza de Taschkent a trois jobs pour survivre et pourtant pas des moindres (journaliste à la télé, traductrice et professeur de langue). En revanche c'est parfois difficile de leur donner quelque chose et ils sont même capable de le refuser s'ils pensent que ça t'es plus utile qu'à eux. En revanche ne comptez pas refuser un de leur cadeau!!! Ou alors prévoyez une argumentation en béton, ils sont plus bien plus têtus que vous sur ce point! Depuis je me balade donc avec des pialas dans mes sacoches, et pour l'instant aucun n'est cassé. Mais j'ai réussi à faire comprendre que pour les robes traditionnelles il n'y avait vraiment plus de place (en plus ça pèse au moins un kilo ces trucs-là!). Alors pour plagier Lorie et Monsieur Raffarin je dirais  “Je vous recommande l'ouzbek attitude!”

 

                                        ouzbekistan-samarcande- avec farangiz et vincent

 

Bon parfois, ça a ses limites. Imaginez-vous sous votre tente tout juste montée, l'orage qui tonne. Un inconnu qui travaille là vient vous demandez de venir dormir chez lui au lieu de rester sous votre tente. Il insiste. La pluie commence à tomber de plus en plus fort. Il se faufile sous votre double-toit pour argumenter de plus belle. Et pendant une heure durant vous parlementez ainsi pour lui expliquer que non ça va pas être possible de tout réemballer maintenant pour aller chez lui (ah oui parce qu'en plus il n'habite pas à côté, faut reprendre le vélo!). Ensuite vous lui dites que vous aimeriez bien vous reposer dans votre tente. Et là pas de problème qu'il vous dit! « je reste là (donc dans l'abside de ma tente!), je serais votre garde du corps ». Ils ont réponse à tout les bougres... Ce jour-là je m'en suis sortie en acceptant son invitation à dîner avec ses collègues (Et le plov était super bon ;-)!).

 

Voilà, cette newsletter pour vous dire que j'ai été émue par l'accueil dans ce pays et que mon souhait le plus cher serait d'y retourner pour revoir les personnes que j'y ai rencontrées mais également pour découvrir les trésors cachés du désert, visiter Khiva et revoir grandeur nature les monuments de Boukahara et Samarcande. En Ouzbékistan, j'ai rencontré des femmes qui m'ont touchées par leur joie de vivre, leur soif de découverte et leur persévérance. Je pense à vous Rahima, Farangiz et Khafiza!!!

 

PS : Pour sentir cette chaleur ouzbek, rien ne vaut une chanson de mon chanteur ouzbek préféré, Ozodbek Nazarbekov!

Celle intitulée “Kimlar” est très nostalgique et me fait vraiment vibrer : http://www.youtube.com/watch?v=gc-puZ_4L4U&feature=related

mais vous préférerez peut être celle-ci « Begoyim », plus joyeuse :

http://www.youtube.com/watch?v=2PpSmsHWWzo

 

Enjoy!

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